Les canons de Fresneau

Une intention de prière inattendue lue dans le cahier d’intentions du Sanctuaire : « Les deux horribles canons n’ont pas leur place sur les murs de cette église, mais dans un musée militaire. Seigneur pardonne-leur, ils ne savent pas respecter la paix ! »

Cette réaction témoigne au minimum que la petite plaque jaune, proche d’un canon, est trop succincte avec seulement 18 mots pour justifier la place des canons russes à l’entrée d’une église. Car c’est toute une histoire qu’il faudrait raconter (1).

En quelques mots, après l’annexion de la Crimée, la France la Turquie et l’Angleterre ont déclaré la guerre à la Russie. Le conflit s’enlisait. Le 8 septembre 1855, à l’occasion du couronnement de Notre Dame de Fresneau, 20 000 personnes ont prié pour la paix dans cette région. À la fin de la messe, l’évêque de Montpellier stupéfia son auditoire en annonçant la prise de Sébastopol et la fin des hostilités ! Ce fut une vision prophétique : ce même jour en effet, et à la même heure, les troupes françaises s’emparaient de la citadelle dite imprenable.

Quelques jours après, quand la nouvelle fut connue en France, le capitaine de Montluisant écrivit à Napoléon III pour noter « cette coïncidence heureuse, sinon miraculeuse », et demander un souvenir de l’événement. En réponse, Napoléon III promis 2 canons… En 1860 ils n’étaient plus chargés ! Ils n’étaient pas installés à l’horizontale, comme pour tuer des hommes, mais tournés vers le ciel, comme pour demander pardon et devenir des sentinelles de paix.

 

(1) Histoire compète dans le livre « Notre Dame de Fresneau tradition et histoire », aux éditions Peuple Libre, de Raymond Perret