La brebis perdue de Fresneau

Un impressionnant troupeau de 800 chèvres et brebis est venu brouter et nettoyer les prairies et les bois de Marsanne fin août. Fresneau fit naturellement partie de l’exercice. Il était très agréable d’entendre tintinnabuler les clochettes à divers moments de la journée.

Un soir, j’ai vu une brebis toute seule près de la fontaine elle était toute triste. Pour tromper son ennui, de temps en temps, elle mangeait un peu d’herbe dans le pré à côté du petit sanctuaire, Notre Dame de Bon Secours. Puis elle s’arrêtait et restait immobile sur ses quatre pattes. Quand on n’est plus avec les autres moutons et chèvres, la vie n’est plus agréable…

J’ai signalé à la mairie la présence de la brebis perdue ; elle était encore là toute seule, le lendemain matin. Comme d’autres personnes, j’ai essayé de l’aborder et de lui parler, mais en vain. Elle ne doit connaître que le sifflet et la voix du berger… Il m’a expliqué que la brebis perdue était vieille et boiteuse. Elle n’arrive plus à suivre le troupeau.

Comment n’aurais-je pas pu penser aux  brebis jeunes ou vieilles, boiteuses malades de l’Église ? Elles se contentent de manger de temps en temps et surtout d’être tristes. Comment les aborder et leur faire comprendre que Fresneau est un lieu de miséricorde où on peut retrouver la foi et la joie ? Elles y sont attendues avec amour.

Raymond Peyret